Le 24 avril 2024, le Palais de Tokyo à Paris s'est transformé en un centre névralgique pour les professionnels de la mode avec la tenue du septième Forum de la Mode, intitulé « La Mode en Transformation ». Cet événement phare, soutenu par les pouvoirs publics et les principales fédérations de la mode, a mis en lumière les enjeux actuels et futurs du secteur. Face à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, comment le secteur de la mode et du luxe peut-il assurer la pérennité de ces savoir-faire essentiels ?
La transmission des savoir-faire : un enjeu capital
La première table ronde du Forum a souligné un problème critique : la disjonction entre l'enseignement dispensé dans les écoles de mode et les compétences réellement demandées sur le terrain. Hans de Foer, directeur des programmes de Savoir Faire à l'Institut de la Mode (IFM), a mis en évidence le manque de formation spécifique. Il a beaucoup insisté sur les métiers manuels, qui n'ont pas été suffisamment pris en compte pendant plus de vingt ans. Cette lacune a créé une pénurie de compétences qui handicape désormais les entreprises du secteur.
L'importance de la revalorisation des métiers
Amedi Nacer de Simon Fonlupt Production a exprimé le besoin urgent de rendre les carrières dans la mode plus attrayantes, en particulier pour les jeunes diplômés de l'IFM. La perception négative de ces métiers, tant en France qu'à l'international, nécessite une intervention pour redorer leur image. Par exemple, en témoigne Sophia Kacimi, fondatrice de Zoubida, qui a souligné le manque de valorisation de l'artisanat au Maroc. Son intervention a mis en lumière l'impact négatif de cette perception sur les jeunes générations.
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L'insertion professionnelle comme solution
Le débat a également abordé la réalité de l'insertion professionnelle comme moyen de répondre aux besoins de main-d’œuvre. Jean Soufflet, directeur général de Résilience, a illustré comment son réseau d'ateliers de confection textile agit. C’est en employant des personnes éloignées de l'emploi qu’il contribue à la mission sociale et sociétale de l'industrie et à l'amélioration de la productivité. Amedi Nacer a quant à lui souligné l'importance de la collaboration avec les marques pour améliorer l'efficacité et l'attrait des métiers de la mode.
Préparer la relève
La nécessité de préparer la nouvelle génération de créateurs à plus que de simples idées conceptuelles a été soulignée. Il est vital qu'ils maîtrisent aussi les compétences techniques de base telles que le dessin et la couture. Ce savoir-faire technique est crucial pour la préservation et l'innovation dans l'industrie du luxe. Le créateur Louis Vuitton a déjà commencé par en poser les bases.
Vers l'avenir : innovation et adaptation
La conclusion de Hans de Foer sur l'importance de s'approprier les nouveaux outils pour transmettre et innover a ouvert la voie à des discussions. Elles se sont axées sur comment intégrer l'innovation technologique dans la formation aux métiers du luxe. La transformation digitale et l'utilisation des nouvelles technologies sont vues comme essentielles pour moderniser ces métiers sans perdre l'essence de l'artisanat traditionnel.
Le Forum de la Mode 2024 a donc posé des fondations solides pour une réflexion approfondie sur la formation dans l'industrie de la mode et du luxe. Alors que les métiers traditionnels sont menacés, comment le secteur peut-il évoluer tout en préservant son patrimoine unique et en répondant aux exigences modernes ?
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